Les effets des traitements contre le cancer sur le sang

Réf. PP-ONC-FRA-0458

Au cours du traitement contre le cancer, de votre proche, certains médicaments peuvent provoquer des effets secondaires sur le sang et la moelle osseuse. Baisse du nombre de globules rouges (anémie), de globules blancs (leucopénie) et/ou de plaquettes (thrombopénie) : des prises de sang régulières sont indispensables pour les dépister.


 L’anémie(1),(2) 

L’anémie est définie par un taux anormalement bas d’hémoglobine, substance présente dans les globules rouges et qui leur permet de transporter l'oxygène vers tous les organes du corps. Le taux normal d’hémoglobine varie en fonction du sexe et de l’âge.

Les causes les plus fréquentes d’anémie (1),(2)

  • Une production insuffisante de globules rouges du fait de l’effet du traitement sur leur production et leur libération par la moelle osseuse,
  • un manque de fer, de vitamine B12 ou B9, nutriments indispensables à la fabrication des globules rouges,
  • des pertes de sang (hémorragies, intervention chirurgicale…).

Les symptômes (1),(2)

Les signes de l’anémie varient en fonction de sa sévérité. En présence de symptômes persistants, il faut en informer l’équipe soignante de votre proche afin de mettre en place une prise en charge adaptée.  Parmi les symptômes les plus caractéristiques, on note : 

  • une pâleur, bien visible à l’intérieur des paupières,
  • un essoufflement, surtout lors d’un effort,
  • une fatigue persistante,
  • des palpitations,
  • des étourdissements ou vertiges,
  • des maux de tête.

Les anémies liées à un déficit en fer ou en vitamines du groupe B peuvent être traitées par des apports en comprimés ou grâce à des injections (2). En cas de forte anémie, il est parfois nécessaire de faire une transfusion. Des médicaments stimulant la production de globules rouges peuvent également être prescrits (1).

 Les leucopénie, neutropénie et lymphopénie (1) 

Les globules blancs protègent l’organisme contre les infections. Il en existe plusieurs types, dont les polynucléaires neutrophiles et les lymphocytes. Leur diminution correspond respectivement à une neutropénie et à une lymphopénie et s’accompagne d’une plus grande sensibilité aux infections.

Limiter les risques (1)

Comme l’organisme est moins capable de se défendre contre les infections, il est important d’essayer de limiter :

  • le contact avec des personnes enrhumées, grippées ou qui ont des maladies infectieuses (varicelle, herpès, etc.),
  • les transports en commun,
  • les travaux et activités qui génèrent de la poussière,
  • les sorties à la piscine,
  • les bains de foule,
  • les aliments tels que les crustacés, le lait cru et les fromages au lait cru, les œufs durs, la charcuterie à la coupe, les pâtisseries à la crème du commerce, la consommation de légumes ou de fruits crus. Seuls les fruits et légumes crus qui s’épluchent et qui sont préparés au dernier moment sont recommandés,
  • la manipulation de fleurs coupées,
  • le contact avec des animaux domestiques et de leurs excréments.

Une neutropénie est toutefois compatible avec une vie normale. Il n’est pas question d’éviter de sortir ou de rencontrer d’autres personnes. Par ailleurs, elle est le plus souvent de courte durée.
Toutefois, il faut être vigilant et consulter immédiatement en cas de fièvre (si vous constatez chez votre proche une température corporelle supérieure à 38,5°C ou supérieure à 38°C depuis plus de 24h) ou si votre proche ne se sent pas bien (frissons, température inférieure à 36,5°C, mal à la gorge, sensation de brulure en urinant, diarrhées ou vomissements importants).

 La thrombopénie (1) 

Les plaquettes sont responsables de la coagulation. Leur diminution (appelée thrombopénie) s’accompagne d’une augmentation du risque d’hématomes et de saignements.

 Les signes à surveiller et à signaler au médecin de votre proche

  • Les saignements de nez, les saignements anormaux des gencives lors du brossage des dents,
  • Une apparition inhabituelle de bleus ou de petites taches rouges ou mauves sur la peau,
  • plus rarement, des selles noires et d’odeur fétide, du sang dans les urines ou dans les selles, des vomissements. 

Il est possible de prévenir les risques de coupures accidentelles en suivant quelques précautions :

  • utiliser un rasoir électrique et une brosse à dents souple,
  • éviter impérativement l’aspirine ou les produits qui en contiennent, 
  • signaler tout traitement anticoagulant pris par ailleurs,
  • éviter de prendre sa température par voie rectale.

Les modifications de la formule sanguine, causées par le traitement, sont des effets secondaires bien connus des équipes soignantes. Il est important de leur signaler le moindre trouble afin de limiter les effets de ces diminutions de globules blancs, rouges, ou des plaquettes sur l’état de santé général de votre proche.

 

Références
1. INCa. SOR « Comprendre la chimiothérapie ». Guide d’information. Réédition, actualisée en 2008.
2. AMELI - Qu’est-ce que l’anémie? consulté le 28/03/2019.