Qu’est-ce que le myélome multiple ?

PP-UNP-FRA-1866

Le myélome multiple, aussi appelé maladie de Kahler, est un cancer de la moelle osseuse caractérisé par la multiplication excessive d’un type de globule blanc. Explications sur l’origine de la maladie, ses symptômes et son évolution.(1)

 Moelle osseuse et formation des cellules sanguines(1,2) 

La moelle osseuse est une substance située à l’intérieur de l’os. Chez l’adulte, on en trouve principalement dans les os plats (sternum, côtes, vertèbres, os du bassin). Elle contient des cellules souches hématopoïétiques qui donnent naissance aux différentes cellules sanguines, par un processus continu appelé hématopoïèse. C’est ainsi que les cellules sanguines se renouvellent en permanence.

Les cellules souches hématopoïétiques sont à l’origine de deux lignées cellulaires :

  • La lignée myéloïde qui donne naissance aux globules rouges, aux plaquettes et à deux types de globules blancs (polynucléaires et monocytes).
  • La lignée lymphoïde qui donne naissance à un type de globules blancs appelés lymphocytes (lymphocytes T,  lymphocytes B et lymphocytes NK).

Une fois leur développement terminé, certains lymphocytes B se transforment en cellules nommées plasmocytes qui jouent un rôle important dans le système immunitaire. Ils produisent en effet des anticorps (aussi appelés immunoglobulines) ayant pour mission de détecter les éléments étrangers qui se sont introduits dans l’organisme (virus, bactéries, champignons) et de les neutraliser en recrutant les cellules du système immunitaire.

 

Adapté de L'INCa, Comprendre le myélome multiple. Guide patients.

 Développement du myélome multiple(1,2,3)

Le myélome multiple est la conséquence du développement incontrôlé d’un plasmocyte anormal qui se multiplie à l’identique dans la moelle osseuse et l’envahit progressivement avec deux conséquences majeures :

  • Une diminution de la production des cellules sanguines saines,
  • L’activation des cellules qui détruisent l’os et la perturbation des mécanismes de construction de l’os. Cela entraîne la fragilisation de l’os et dans certains cas des fractures.

Le myélome est dit multiple car plusieurs os sont touchés (les plasmocytes anormaux peuvent être retrouvés à l’intérieur de plusieurs os du corps).

 Le myélome multiple en quelques chiffres :(4) 

En 2018, plus de 5 000 nouveaux cas de myélome multiple ont été diagnostiqués en France, soit environ 2 % de l’ensemble des cancers. Il s’agit d’un cancer rare, mais son incidence est en augmentation.

Qui sont les personnes touchées ? 

  • En grande majorité des personnes âgées de plus de 70 ans. 
  • Seuls 3 % des cas sont diagnostiqués avant 40 ans. 

Facteurs de risques :(1,2) 

On ignore aujourd’hui les causes exactes du myélome multiple. 
Cependant, on soupçonne l'existence de certains facteurs de risque qui expliqueraient pourquoi certains plasmocytes deviennent anormaux et se développent de façon incontrôlée. 

  • Un des seuls facteurs de risque identifié à ce jour est l'exposition professionnelle aux pesticides. À ce sujet, une étude européenne a révélé en 2013 un lien important entre des expositions répétées et le développement d'un myélome multiple.(5) De ce fait, le myélome multiple est reconnu comme maladie professionnelle pour les agriculteurs.(6)
  • Enfin, il existerait de très rares cas de formes familiales, pour lesquelles les membres de la famille d'une personne atteinte de myélome multiple ont un risque plus élevé d'être touchés. 

 

Références
1. INCa. Comprendre le myélome multiple. Guides patients. 2015.  
2. Fondation ARC. Les myélomes multiples. Collection Comprendre et agir. 2019.
3. AF3M. Connaître et combattre. Informations sur la maladie. Qu’est-ce que le myélome multiple ? Consulté le 07/07/23. 
4. INCa. Patients et proches. Les cancers. Le myélome multiple : points clés. Comprendre le myélome multiple. Consulté le 07/07/23. 
5. Inserm. Expertise collective. Pesticides et effets sur la santé, nouvelles données. 2021. 
6. INRS. Tableaux des maladies professionnelles. Consulté le 05/09/23.

Cet article a été rédigé en collaboration avec l’Association Française des Malades du Myélome Multiple (af3m).