Nutrition : profitez des fêtes de fin d’année

Publié 31/01/2020

Les fêtes de fin d’année sont associées à la joie, au partage mais aussi à la gourmandise. Mais, profiter de la fête lorsque l’on souffre d’un cancer peut aussi être source de stress et de craintes. Comment s’organiser ? Que manger ? Comment profiter malgré tout ? Voici quelques astuces qui, nous l’espérons, pourront vous permettre de conjuguer traitements et plaisirs gustatifs. 

On délègue et on évite les contraintes

Simplifiez-vous la vie et dites-vous que la période des fêtes est aussi faite pour se détendre et se reposer : vous en avez besoin. Pourquoi ne pas organiser une petite fête chez vous avec les personnes qui vous sont chères afin d’éviter la fatigue des transports et pouvoir vous éclipser si la fatigue vous gagne ? Octroyez-vous le droit de déléguer et de demander de l’aide en proposant à vos invités d’apporter un plat ou des petits plats pour faire un buffet où chacun pourra manger à sa guise1

On déjoue les nausées, les vomissements et l’altération du goût

Certains traitements peuvent affecter l’odorat et/ou le goût et provoquer des nausées et des vomissements. Ainsi un plat que vous adorez d’habitude peut devenir écœurant. Ne vous forcez pas à cuisiner si cela vous répugne et surtout, ne vous contraignez pas à manger quelque chose qui ne passe pas. Pensez avant tout au plaisir. Si souvent les aliments au goût neutre sont bien supportés, vous pouvez aussi essayer d’accompagner les plats de viande de condiments ou de sauces aigres-douces ou sucrées (chutneys, airelles, compotes …) et varier les saveurs et les textures.
Évitez les odeurs et les goûts puissants (gibier, agneaux, fritures…) et privilégiez les petites portions, les aliments froids ou à température ambiante et nécessitant peu d’effort de mastication2. Tartes, quiches, terrines ou verrines seront ainsi souvent adaptées. 

On prend garde à la dénutrition

Votre appétit peut être grandement affecté par un certain nombre de facteurs liés au cancer, aux traitements mais aussi aux changements de rythme ou à l’anxiété. La dénutrition, c’est à dire la perte de plus de 5% de votre poids initial en 1 mois se traduisant par une perte de muscle et une diminution du stock de graisses est à éviter car elle engendre fatigue, peut diminuer les réponses aux traitements et les défenses immunitaires et peut provoquer des troubles de l’humeur3. Fractionner les prises alimentaires et surtout : faîtes-vous plaisir !4. Vous trouverez certainement parmi les mets de fêtes des plats que vous aimez, que vous supportez bien et que vous pourrez déguster en plusieurs fois. 

On se méfie des excès 

À contrario, certains traitements, induisent une prise de poids excessive5, non désirée et souvent mal vécue ou mal supportée et qui peut-être potentiellement cause de récidive6.Si vous ne risquez pas de prendre du poids à cause d’un seul repas festif, veillez néanmoins à limiter le sel, à boire suffisamment d’eau et à prendre vos médicaments en mangeant.
Le risque, pendant les fêtes, est davantage de conserver une alimentation trop riche entre Noël et le jour de l’An. Essayez de retrouver une alimentation équilibrée dès le lendemain du réveillon : ne vous resservez pas, réduisez les apports en sel et en aliments salés : charcuterie, chips, cacahuètes salées, gâteaux apéritifs, fromages, condiments, conserves, toutes les eaux minérales contenant du sodium et diminuez l’apport en sucre : boissons sucrées ou alcoolisées, pâtisseries du commerce, confiseries…

On limite le risque d’infections 

Durant la chimiothérapie, votre taux de globules blancs baisse ce qui affaiblit votre système immunitaire et peut vous rendre davantage sensible aux infections. 
Quelques règles s’imposent pour limiter les risques7,8:

  • Certains aliments traditionnellement festifs sont à éviter : poissons fumés consommés froids (saumons ou truite fumés), coquillages et crustacés, viandes et poissons crus (carpaccios, sushis et sashimis), préparations à base d’œufs crus (comme la mayonnaise), fromages et préparations laitières au lait cru, tous les aliments préparés laissés 2 heures ou plus à température ambiante (pour un buffet, les plats seront donc sortis au dernier moment et au fur et à mesure) ainsi que ceux laissés plus de 24 heures au réfrigérateur. 
  • Consommez les produits frais (viande, poisson) le jour même
  • Lavez minutieusement les fruits et légumes frais
  • Ne consommez pas les restes
  • Ne recongelez jamais un produit décongelé
  • Lavez-vous régulièrement les mains, plusieurs fois par jour, avant, entre et pendant les manipulations d’aliments 

Focus sur le pamplemousse

Peu d’aliments interagissent avec les traitements anticancéreux, mais L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de Santé (ANSM) rappelle que le pamplemousse, fréquemment utilisé pour des entrées fraîches ou des desserts légers, est connu pour interagir avec quelques médicaments : il ne réduit pas leur efficacité mais tend à augmenter la fréquence et la gravité de leurs effets indésirables9

On lève le pied sur l’alcool

Une petite coupe de champagne pour trinquer avec ses proches et on s’arrête là ! En effet, si vous êtes en cours de traitement, il est vivement recommandé de ne pas boire ou de se limiter très fortement. En effet, l’alcool peut aggraver les effets secondaires de la chimiothérapie ou de la radiothérapie et peut également augmenter le risque de rechute de certains cancers10. Soyez donc extrêmement raisonnable et pensez aux boissons sans alcool et aux “virgin” cocktail maison, avec par exemple du gingembre11, ce dernier permettant notamment d’ouvrir l’appétit et de diminuer les nausées et vomissements.

On oublie la détox ou le jeûne

Parce que c’est la mode juste après les fêtes, parce que l’un de vos proches ne jure que par ça ou parce que vous avez lu des témoignages vantant les mérites de ces méthodes, vous pourriez être tenté d’essayer des cures “détox” (de jus, de soupe, mono-aliment) ou même de jeûner. C’est à éviter. Non seulement ces cures n’ont aucun bénéfice ni sur la santé en général ni sur le traitement d’un cancer mais elles peuvent également vous être délétères en vous affaiblissant et en diminuant l’efficacité de vos traitements12,13,14

 

Références
1. “Vivre avec le cancer durant le temps des fêtes : suggestions pour cultiver la vie.” Dr. Marika Audet-Lapointe, disponible sur le site de psymedicis, consulté le 19/12/2019   
2. “Conseils nutritionnels adaptés aux effets secondaires de la chimiothérapie”, Guide édité par l’Institut Curie Disponible sur le site de l’institut Curie, consulté le 19/12/2019.
3. “ La dénutrition : quand manger n’a plus de goût” Vivre, le magazine contre le cancer, disponible sur le site de la Ligue contre le cancer, consulté le 19/12/2019.
4. Alimentation et cancer, comment s’alimenter pendant les traitements ?  brochure éditée par la Ligue  contre le cancer, disponible sur le site de la Ligue contre le cancer, consulté le 19/12/2019.
5. “Gain de poids” Société Canadienne du Cancer, disponible sur le site de la Société Canadienne du Cancer, consulté le 19/12/2019.
6. “Le surpoids augmente le risque de rechute après un cancer du sein” disponible sur le site de la Fondation contre le cancer, consulté le 19/12/2019.
7. “Conseils nutritionnels adaptés aux effets secondaires de la chimiothérapie”, Guide édité par l’Institut Curie Disponible sur le site de l’institut Curie, consulté le 19/12/2019.
8. “Risque accru d’infection” Fondation contre le cancer, disponible sur le site de la Fondation contre le cancer, consulté le 19/12/2019.
9. “Aliments et cancer, comment s’alimenter pendant les traitements ?” La Ligue Contre le Cancer, disponible sur le site de la Ligue contre le cancer, consulté le 19/12/2019.
10. “Attention à la consommation d’alcool durant un cancer !” La Fondation contre le cancer, disponible sur le site de la Fondation contre le cancer, consulté le 19/12/2019.
11. « Gingembre » Fondation contre le Cancer, disponible sur le site de la Fondation contre le cancer, consulté le 19/12/2019.
12. “Jeûner pour mieux guérir ?” Rose’Up, disponible sur le site de Rose’Up, consulté le 19/12/2019.
13. “Cures « détox » : intox !” Sciences et pseudosciences, disponible sur le site de AFIS Science (Association Française pour l’Information Scientifique), consulté le 19/12/2019.
14. Jeuner accroît l’efficacité de la chimiothérapie : Preuves insuffisantes, disponible sur le site de la Fondation contre le cancer, consulté le 19/12/2019.

PP-ONC-FRA-0893