Nutrition et LMC : être bien dans mon assiette
Bien manger est synonyme de bien-être.1 Une alimentation variée et équilibrée, associée à la pratique d’une activité physique régulière, aide à se maintenir en forme et participe au bon fonctionnement de l’organisme.1
Cependant, la prise de certains traitements peut parfois gêner les prises alimentaires : perte d’appétit, altération des goûts, troubles digestifs (diarrhées, nausées et vomissements…).2 L’alimentation doit alors être adaptée afin de conserver un bon état nutritionnel au cours de votre traitement et le plaisir de manger.2,3
Afin de vous aider à acquérir les bons réflexes alimentaires et mieux gérer votre quotidien avec votre leucémie myéloïde chronique, vous trouverez dans cet article quelques conseils et astuces à adopter.
Ces conseils ont un caractère général et doivent être adaptés à votre cas. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un(e) diététicien(ne) pour mettre en place une stratégie nutritionnelle spécialisée et individualisée en fonction de votre état nutritionnel, de vos traitements et de leurs potentiels effets indésirables.
J’applique les mesures hygiéno-diététiques générales au cours de mon traitement
Voici 10 repères à garder en tête :
- Bien s’hydrater : entre 1 à 1,5 litre d’eau par jour3,4
- Prendre le temps de manger, au moins 20 minutes par repas, en évitant les écrans / les distractions3,5,6
- Bien mastiquer / mâcher et déguster3,6
- Manger varié et équilibré, c’est-à-dire de tout en quantité raisonnable et adaptée à sa situation3,6
- Faire au moins 3 repas par jour (petit-déjeuner, déjeuner et dîner) et à heure fixe de préférence3,6
- Éviter l’alcool et les boissons sucrées3,7
- Privilégier les aliments d’origine végétale riches en fibres : fruits et légumes de saison, légumes secs et féculents complets (pain, pâtes, riz…)3,7
- Ne pas manger trop salé, ni trop sucré3,7
- Limiter les aliments trop gras et privilégier les matières grasses d’origine végétale3,7
- Maintenir son poids de forme / de santé stable3
Bien manger, c’est aussi prendre du plaisir et savourer. On n’hésite pas à privilégier la variété, les produits de saison et le fait maison.7
Enfin, on n’oublie pas non plus de bouger, au moins 30 minutes par jour.7
Je fais attention aux interactions médicamenteuses potentielles entre mon traitement et mon alimentation
Certains aliments peuvent augmenter les effets indésirables ou bien réduire l’efficacité du traitement. Il est donc important de consulter la notice de votre traitement pour prendre connaissance des potentielles interactions avec l’alimentation.8,9
Quelques interactions médicaments et aliments à éviter :
- Pamplemousse3
- Alcool7
- Certaines plantes comme le millepertuis ou le ginseng10
Si vous avez des questions ou en cas de doutes, demandez conseil à votre pharmacien ou médecin.
Je surveille régulièrement mon poids au cours de mon traitement
Votre poids est important. Il est absolument nécessaire de le surveiller et d’en parler régulièrement avec votre médecin.3
La perte de poids peut entraîner une dénutrition qui peut être notamment liée à une perte d’appétit ou à d’autres troubles alimentaires et/ou digestifs.10,11
Cette situation n’est pas à prendre à la légère. La dénutrition peut en effet conduire à une dégradation importante de l’état général mais aussi à une perte de masse grasse et surtout de masse musculaire.9,10 Et les conséquences peuvent être importantes puisque la dénutrition empêche l’organisme de fonctionner normalement, altère la qualité de vie, augmente les toxicités des traitements et peut empêcher le bon déroulement des traitements.9
En cas de perte de poids, on modifie ses habitudes :
- Fractionner les repas et prendre des en-cas et des collations de haute densité énergétique3,9
- Consommer autant que possible des aliments caloriques et riches en protéines9 : viandes, poissons, oeufs (2 portions par jour), produits laitiers (2 à 3 portions par jour)
- Consommer des repas enrichis, sans excès9 (potages et purées enrichis avec de la crème, du beurre, des œufs ou du fromage ; desserts enrichis avec du miel, du sucre ou de la confiture)
- Prendre des petits déjeuners plus copieux9
- Boire en quantité suffisante9
- Prendre les repas dans une ambiance confortable et détendue, dans une pièce aérée, et soigner la présentation des aliments pour les rendre plus appétissants9
- Maintenir une activité physique régulière9
En cas de perte de poids, n’attendez pas qu’elle soit importante, alertez votre médecin et demandez conseil au diététicien de votre centre. Ils vous prodigueront des conseils adaptés à votre situation pour enrichir et adapter votre alimentation.3,9,10
J’adapte mon alimentation pour prévenir et atténuer les effets secondaires de mon traitement(1),(2)
La prise du traitement peut entraîner : perte d’appétit, troubles digestifs (comme la diarrhée ou des nausées et vomissements), fatigue, crampes musculaires... 2,3,11,12
L’alimentation doit alors être adaptée au type du trouble, en tenant compte de vos goûts et de vos préférences afin de vous aider à conserver le plaisir de manger.2,3
Les cas pour lesquels l’alimentation peut être adaptée pour prendre en charge un effet secondaire :
- En cas de perte d’appétit3
- En cas de diarrhées.3 Si la diarrhée persiste, consultez votre médecin qui pourra vous prescrire des traitements anti-diarrhéiques.
- En cas de nausées ou vomissements.3 Si besoin, consultez votre médecin qui pourra vous prescrire des traitements contre la nausée et les vomissements (antiémétiques).
- En cas de constipation ou de transit ralenti3
- En cas de fatigue.11 Si la fatigue persiste, consultez votre médecin qui pourra évaluer les causes de votre fatigue.
- En cas de crampes/spasmes musculaires.12 Les crampes peuvent être associées à une déshydratation ou un déficit en phosphore, calcium ou potassium. Dans ce cas, consultez votre médecin qui évaluera la présence d’une déshydratation ou d’un déficit en minéraux.
Références
1. Ameli. Bien manger pour être en forme. Disponible sur le site d’Ameli. Consulté en février 2023.
2. NACRe (Réseau National Alimentation Cancer Recherche). Tenir compte des troubles du goût et de l’alimentation. Disponible sur le site du NACRe. Consulté en février 2023.
3. La ligue contre le cancer : comment s’alimenter pendant les traitements ? Novembre 2017.
4. Ameli. Eau. Disponible sur le site ameli.fr. Consulté en février 2023.
5. Manger Bouger. Comment rythmer sa journée autour de 3 repas ? Disponible sur le site de Manger Bouger. Consulté en février 2023.
6. Ameli. Des repas équilibrés au fil de la semaine. Disponible sur le site d’Ameli. Consulté en février 2023.
7. Manger Bouger. L’essentiel des recommandations sur l’alimentation. Disponible sur le site de Manger Bouger. Consulté en février 2023.
8. ANSM. Risques liés à l’utilisation du millepertuis. Disponible sur le site de l’ANSM. Consulté en février 2023.
9. NACRe (Réseau National Alimentation Cancer Recherche). Prévenir la dénutrition au cours du cancer et son traitement. Disponible sur le site du NACRe. Consulté en février 2023.
10. Senesse P et al. Nutrition chez le patient adulte atteint de cancer : textes courts. Nutrition clinique et métabolisme 2012;26:151-8.
11. AFSOS. Fatigue et cancer. Référentiels inter-régionaux en Soins Oncologiques de Support (14/12/2018).
12. American Cancer Society. Leg cramps. Disponible sur le site de l’American Cancer Society. Consulté en février 2023.
PP-UNP-FRA-1314